Pierre JARLIER se retire de la campagne des municipales à Saint-Flour

photo Pierre-jarlier - philippe jouve - la depeche - 19 fevrier 2020

La Dépêche d’Auvergne – 19 février 2020

Pierre Jarlier a décidé de se retirer de la liste de Martine Guibert.

Le maire de Saint-Flour, Pierre Jarlier, a annoncé au cours de l’après-midi de ce mercredi 19 février la décision qu’il avait prise ce week-end et qu’il a fait connaître aux élus de sa majorité dès ce matin : le retrait de sa candidature aux prochaines élections municipales comme co-listier de la liste conduite par Martine Guibert. L’annonce de la candidature de Philippe Delort, puis la publication en fin de semaine dernière de la liste de celui qui est encore son adjoint aux finances en l’absence de démission, a été le déclencheur de ce qui fait l’effet d’un coup de tonnerre à une semaine de la date de clôture du dépôt des candidatures auprès des services de l’État. Lors d’une rencontre dans son bureau, il a affirmé à plusieurs reprises « ne pas vouloir être l’un des acteurs de la division » que représente la mise en confrontation de deux listes conduites par des adjoints issus de la majorité actuelle.
La Dépêche d’Auvergne : Quelles sont les raisons de votre décision ?
Pierre Jarlier : Depuis plus de 20 ans, je dirige une équipe unie qui a travaillé en parfaite cohésion pour redresser notre ville. C’est cette cohésion qui a permis de faire avancer la commune à laquelle elle a rendu son attractivité avec l’appui de toutes les forces vives. Auparavant la ville avait trop souffert de divisions qui lui avaient coûté cher. Aujourd’hui, trois listes se présentent au scrutin des 15 et 20 mars prochains. Parmi ces trois listes, deux d’entre elles sont conduites par un adjoint issu de la majorité actuelle. Cette situation, si légitime qu’elle soit dans une démocratie, apporte une confusion dans le débat électoral car c’est Martine Guibert qui avait été cooptée par la majorité actuelle pour porter les couleurs d’une équipe renouvelée issue de cette même majorité.
Cette situation, qui va opposer deux adjoints, change profondément ma perception de ce scrutin et impacte les conditions de ma participation. En acceptant de figurer dans la liste de Martine Guibert, je n’avais pas imaginé un instant devoir me retrouver en opposition avec l’un des adjoints avec lequel j’ai travaillé aussi longtemps. Ce contexte ne correspond pas à l’idée que je me faisais d’un prochain mandat car je ne veux pas être l’un des acteurs de cette division qui a déjà trop nuit à la ville par le passé. En conséquence, je ne déposerai pas ma candidature au sein de l’équipe de Martine Guibert.
Je ne peux pas imaginer une assemblée communale ou intercommunale où je siégerais aux côtés de membres issus de majorités que j’ai conduites et qui seraient dans une relation d’opposition. Cette situation est contraire à la cohésion que j’ai toujours portée.
L. D. : N’y a-t-il pas une autre raison ?
P. J. : Je regrette cette situation qui m’amène à prendre du recul. L’autre aspect de ma décision, ce sont les bruits qui circulent à mon égard et qui me touchent particulièrement. Une élection municipale ne peut pas se limiter à des questions de personnes car les enjeux sont considérables et, en ce sens, mon retrait de la liste permettra d’éviter les amalgames et de rester sur les débats de fond qui doivent être ceux de cette élection.
L. D. : Votre décision a été soudaine, semble-t-il ?
P. J. : Ma décision a été prise ce week-end à la suite de la publication de cette liste. Bien entendu, je soutiens la liste « Vivre notre ville, ensemble avec Martine Guibert ». Martine Guibert a été élue en 2014. Elle a fait preuve durant son premier mandat de beaucoup de disponibilité et d’une compétence reconnue. Elle saura être à l’écoute des Sanflorains pour répondre à leurs attentes. Avec l’appui de plusieurs élus de l’équipe actuelle qui ont fait leurs preuves et d’un fort rassemblement, elle sera en mesure de conduire un nouveau projet pour continuer à faire avancer notre ville. Sa position de vice-présidente de la région est aussi un atout considérable car les réseaux d’influence sont déterminants pour obtenir les financements nécessaires et faire aboutir les projets.
L. D. : Quel est votre état d’esprit ce soir ?
P. J. : Je quitterai cette fonction d’élu local avec le sentiment du devoir accompli. Notre ville a retrouvé la place qui devait être la sienne dans l’économie de la région. Elle est attractive et cela est reconnu. Ce résultat est celui d’une démarche collective grâce au rassemblement de toutes les forces vives : élus, associations, entreprises, services municipaux et intercommunaux. A ce moment si particulier de ma carrière d’élu, je tiens à les remercier chaleureusement comme toutes les Sanfloraines et tous les Sanflorains qui m’ont fait confiance pendant toutes ces années.

Propos recueillis par Philippe Jouve

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