Quelle déception face à la tournure qu’a pris cette campagne électorale des présidentielles ! Et en prime un rassemblement populaire pour redonner une légitimité à un candidat à la plus haute fonction de l’Etat qui remet en cause le fondement même de nos institutions : la justice ! S’attaquer aux fonctions régaliennes de l’Etat, c’est menacer notre démocratie et surtout c’est la porte ouverte à un populisme extrêmement dangereux pour l’avenir.
Toutes ces polémiques incessantes sont bien loin des attentes des français et des réponses espérées à leurs difficultés quotidiennes. Elles alimentent au contraire la défiance des électeurs vis à vis de nos institutions mais aussi de tous les élus. Il est temps d’arrêter cette spirale infernale qui ne sert que les extrêmes et de revenir au débat d’idées.
J’ai soutenu activement Alain Juppé lors des primaires de la Droite et du Centre parce qu’il incarne les capacités d’un homme d’Etat capable de rassembler et de redresser notre pays et qu’il proposait un programme dans lequel les valeurs d’humanisme et du centre se reconnaissaient.
Au terme du 2nd tour des primaires, j’ai clairement annoncé que je ne m’engagerai pas derrière François Fillon pour ne pas voler au secours de la victoire d’un candidat dont je ne partage pas le programme d’austérité qui peut être dangereux pour nos territoires ruraux. Les évènements qui ont suivi m’ont conforté dans ce choix.
Finalement ces primaires auxquelles j’étais d’ailleurs opposé, ont abouti à l’inverse du but qu’elles poursuivaient. Les candidats les mieux placés pour emporter la victoire au soir du deuxième tour de la présidentielle n’y ont pas participé, sans parler de l’absence d’un candidat qui porte les couleurs du centre droit. Tout cela montre à quel point le système bipolaire dans lequel on a tenté de nous conduire, a atteint ses limites.
Face à cette situation, j’ai décidé de parrainer Emmanuel Macron pour assurer la présence dans le débat présidentiel d’un candidat susceptible de mettre en oeuvre un programme de rassemblement compatible avec les idées centristes, comme c’était d’ailleurs le cas pour Alain Juppé.
Au moment où de nouveaux rebondissements sont possibles dans cette campagne, chacun sera amené à prendre ses responsabilités dans un contexte inédit et je prendrai les miennes. Mais une chose est certaine, notre pays a besoin d’apaisement et de rassemblement autour d’un candidat respectueux de nos institutions et porteur d’une réelle volonté d’unir toutes les forces vives au service du redressement de notre pays.